dimanche 20 octobre 2013

Sodai gomi

Mon appartement est doté d'un balcon relativement large, relativement parce qu'en ce pays aux étés suffocants au point de tuer dans l'œuf à la coque toute idée de se prélasser à l'extérieur et d'en tirer du plaisir, le balcon moyen est souvent juste assez large pour y permettre l'installation d'un ventilateur de climatiseur, alors exit l'idée d'y poser une chaise.

Le mien est néanmoins en mesure d'accueillir une chaise ou deux, et entre elles, une petite table, et avant d'emménager en ces lieux je pensais bien y passer du temps. La vie oisive de balcon ne s'est pourtant jamais matérialisée. La largeur de chaise susmentionnée s'est toutefois révélée bien utile pour faire de mon balcon la décharge de meubles devenus inutiles, notamment, et ironiquement, d'un fauteuil de travail qui m'avait été donné par George, mon ancien coloc, posé dans le coin droit et laissé là, à se détériorer par exposition aux éléments. Puisque cet espace extérieur ne m'était utile que pour sécher mes vêtements, et que la présence de ce vieux fauteuil n'était importune que par son aspect inesthétique, il m'a fallu plus d'un an pour y faire le ménage.

En frais de meubles, comme dans plusieurs aspects de la vie au Japon, ne jette pas qui veut. Une procédure bien définie doit être suivie pour se départir de ces sodai gomi (粗大ごみ, déchets de grande taille). Après des recherches sur la manière de procéder, il m'a d'abord fallu communiquer avec le centre de traitement des déchets de l'arrondissement, afin de s'enregistrer et d'y détailler les indésirables. La dame à l'autre bout du fil m'a ensuite confirmé que la mise au rebut de chacun des trois articles, soit ledit fauteuil, une petite table trouvée en bord de chemin et jamais mise à profit, et une bouilloire, revenait à trois cents yen chaque. Elle m'a ensuite confirmé la date de collecte, le 17 octobre, soit exactement deux semaines plus tard. Il ne faut pas être pressé pour jeter ses gros bidules!

La veille du jour D (pour déchets), je suis donc allé au dépanneur du coin pour y acheter les trois autocollants de sodai gomi de type B (à trois cents yen) à apposer, sur lesquels j'ai inscrit nom, adresse et date. J'ai sorti mes trois articles, et les ai laissés en évidence dans l'espace de stationnement de mon immeuble, la bouilloire insérée dans la table, elle même posée sur le fauteuil. Le lendemain à mon retour de leçon en matinée, plus de trace de ces trois amigos, mon balcon pouvait mieux respirer. Celui-ci contenait encore quelques débris, dont un d'entre eux allait servir sous peu...


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