mercredi 1 mai 2013

Kagoshima jour 2 : peinture à l'eau

À l'intérieur du conteneur qui m'a servi d'abri pour la nuit, je me sors du sac de couchage. J'y ai dormi longtemps, et très bien.

Je jette un coup d'oeil à l'extérieur. On a eu beau m'avertir la veille qu'il allait pleuvoir, l'averse que j'aperçois ne manque tout de même pas de me décevoir, surtout que je peux déjà deviner qu'elle ne sera pas que passagère.

Mes bagages ont été faits sous le spectre du temps au beau fixe caractéristique mon séjour l'an dernier. Conséquence : je n'ai pour couvre-pied qu'une vieille paire aux semelles trouées et au dessus absorbant l'eau, et une autre paire guère meilleure. L'expérience m'ayant appris que se sent misérable l'homme aux pieds mouillés, je me dis que la journée ne commence pas, justement, du bon pied.

La famille Okimura, propriétaire du Mommy's cafe, est composée de cinq membres : les deux patriarches, dont j'ignore le nom car je les nomme okaasan et otoosan, littéralement père et mère, leurs deux enfants, soit Jōji (surnommé Johnny par tous) et Chiyomi ( la "mommy"), ainsi que Junka, la fille de Chiyomi. 

Leur routine d'exploitation du café suit ces grandes lignes : Johnny est responsable de l'ouverture du café le matin. En fin de matinée Chiyomi arrive avec ses parents (et sa fille en cas de congé scolaire), et tous ensemble ils gèrent la période du midi, puis Johnny tire sa révérence tandis que Chiyomi prend la relève.

L'an dernier, Johnny avait l'habitude d'arriver au café vers neuf heures, et jouait souvent le rôle de réveil-matin et de signal qu'il était temps de remballer ma tente. En cette matinée toutefois, il est presque dix heures lorsque finalement il arrive, sans doute ralenti comme je le suis par le temps exécrable qui règne. 

Nous nous serrons dans les bras, un an après s'être vus, et allons s'installer dans le café, lui dans la cuisine derrière le comptoir, moi à la table la plus près. Il fait bon de nous revoir. 

L'après-midi est bien entamée lorsque finalement je me mets au boulot. Je suis en vacances, certes, mais s'ils conviennent de me nourrir et de me loger, c'est qu'en contrepartie je dois leur prêter main forte. L'an dernier, ma contribution s'est centrée sur la vente de glace aromatisée, dénommée kakigoori (カキ氷), depuis un kiosque installé devant la halte routière. Cette année, aucun kiosque, puisque le conteneur me servant de logis est destiné à devenir un point de vente permanent. Et plutôt que vendre des friandises glacées avec comme seul risque de se retrouver avec les mains collantes, ils souhaitent que je le peinture, leur conteneur-point de vente, du moins l'intérieur pour aujourd'hui, car pluie et peinture ne font pas bon ménage, pour ce qui est de l'extérieur. 

Je me rends compte que, ignorant cette tâche potentiellement salissante au moment de faire mes bagages, je n'ai apporté aucun vêtement que je serais prêt à voir taché de peinture. Après réflexion, j'opte pour un chandail de soccer et mes shorts d'entraînement, coutures et poches bien visibles, car portés à l'envers. 



 L'amateur à l'oeuvre, à l'avant-garde des tendances vestimentaires


Aidé par Nakanishi, un voyageur arrêté pour dîner mais ayant apporté son aide car il rechignait à poursuivre son périple à motocyclette sous la pluie, je m'attaque au premier panneau. Comme toutes les tâches manuelles, dont je ne suis naturellement pas doué, l'exercice est d'abord laborieux, puis progressivement je peaufine ma technique. Nous parvenons à maintenir l'équilibre entre une aération adéquate et une minimisation de l'eau de pluie qui entre. 


L'exercice est évidemment ponctuée de nombreuses pauses-café au café, à une distance de quelques mètres, toujours parcourue à la toutes jambes pour ne pas s'imbiber.

La journée de travail achève. Je fais tremper les pinceaux pour la nuit, me lave les mains, et aménage le conteneur en vue d'y dormir. Ces tâches terminées, je vais souhaiter bonne soirée, bonne nuit et à demain à ma famille adoptive, puis vais à me laver et me détendre à l'onsen. La pluie, devenue crachin, n'en a plus pour très longtemps. Demain, m'a-t-on assuré, le beau temps fera un retour en force. En voilà une bonne nouvelle pour le peintre industriel en devenir.

1 commentaire:

Conley Tiffany a dit...

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