mercredi 30 janvier 2013

Franc cœur

Il y a plus de dix ans, Charles et moi nous embarquions dans un voyage de pyrénéisme, un cadeau que nous nous étions accordé en célébration de l’achèvement de nos études cégépiennes. Nous accompagnions un groupe d’enseignants et d'élèves de la concentration plein air de la polyvalente dont nous étions issus, l’Académie les Estacades.

Pendant trois semaines de mai, nous avions sillonné la partie centrale de la magnifique chaîne que sont les Pyrénées, en passant notamment par Gavarnie et son cirque, la brèche de Roland à la frontière franco-espagnole, le Vignemale et son lac, Lourdes et ses miracles.

Pour nous parer à l’effort physique considérable qu’impliquait ce voyage, à quelques reprises avant de partir nous nous étions rendus à la station Vallée du Parc afin d'y gravir les pistes désertées jusqu’à la saison de ski suivante, le dos chargé de sacs lestés. Le mien contenait notamment un dictionnaire encyclopédique et des bottes de ski. Une fois en Europe arrivés, les enseignants avaient d’ailleurs tôt fait de remarquer notre bonne forme physique, nous demandant d’effectuer des aller-retour dans les passages abrupts pour transporter le sac des faiblards mal préparés.

Charles était en profond questionnement quant à son avenir avec Marie-Ève, avec laquelle il était en couple depuis quelques années. Je me souviens, en fin de voyage, de l’appel crucial qu’il était allé faire pour lui annoncer sa décision. Marie-Ève et Charles sont aujourd’hui parents d’un radieux petit garçon. Il avait bien fait de la mûrir, sa décision.

Je l’avais aussi vu à deux doigts de plonger vers la mort, ses bottes ayant glissé sur l’herbe mouillée bordant un sentier à flanc de paroi vertigineuse. Tombé sur le côté, les jambes suspendues au-dessus de l’abîme, en panique nous l’avions sorti du pétrin.

Ce voyage aux Pyrénées avec l’un de mes meilleurs amis a été l’un des meilleurs de ma vie. Chaque fois que je rends visite à Charles, non sans fierté je ne peux m’empêcher de remarquer, accrochés au mur, les quelques portraits que j’avais pris de lui, sur fond de paysages qu'un jour j’espère revoir. Charles, mon ami, que penses-tu d’y retourner en 2022, pour souligner le vingtième anniversaire de ce périple mémorable?

Aucun commentaire: