vendredi 2 novembre 2012

Shanghai hockey

Parlons hockey, en cette saison où son plus haut niveau fait défaut.

Shanghai se pointe lentement à l'horizon, si le visa répond à l'appel sans anicroche. Dans le cadre d'une courte escapade de cinq jours, j'irai y rejoindre Craig, de Winnipeg, que j'ai rencontré en Thaïlande il y a presque trois ans au hasard d'un gala de Muai Thai. Partageant avec lui l'appréciation du meilleur sport au monde, j'ai eu l'idée de lui proposer d'assister à une joute du Dragon de Shanghai, qui le 14 novembre affrontera les Eagles d'Oji, une équipe japonaise issue d'Hokkaido, de la Ligue d'Asie. C'est avec enthousiasme qu'il a répondu présent.

L'équipe locale n'a aucune victoire cette saison; les visiteurs en ont douze en treize parties. La léthargie n'est pas limitée au calendrier en cours : leur dernier triomphe remonte à 2009-2010, leur seul cette saison-là. À moins d'un coup de théâtre, l'issue en sera donc prévisible. Qu'importe, nous réclamons notre dose hockeyesque, au diable le duel serré.

En 2008-2009, Claude Lemieux a incidemment joué deux matchs pour l'équipe, à l'époque dénommée Sharks. Il s'agissait là de sa phase initiale de remise en forme, dans l'espoir d'effectuer un retour dans la LNH. Sa tentative fut couronnée d'un bref succès : les Sharks de San Jose, commanditaires de leur homonyme de Shanghai, d'où le nom identique, avaient fini par l'insérer dans l'équipe en fin de saison. Lemieux avait accroché ses patins, pour de bon cette fois, après seulement 18 matchs dans la grande ligue (ce qui est tout de même 18 matchs de plus que n'importe qui jouera dans la LNH cette saison, s'il y a maintien en la tendance).

Ce Lemieux m'amène à traiter d'un Lemieux qui jouait pas mal mieux, j'ai nommé Mario. C'est qu'un élève très doué, dénommé Koji mais souhaitant se faire surnommer Ken, m'en a parlé récemment. Il avait reçu des billets des Penguins alors qu'il travaillait à Pittsburgh, au tournant du XXIe siècle. Le hasard a voulu que le match en question ait été marqué par le retour au jeu du Magnifique, après une retraite de trois ans. En cette soirée du 27 décembre 2000, Ken, qui n'avait jamais vu de hockey de sa vie, avait été témoin d'un match historique, au sein d'une foule en liesse accueillant son idole, qui avait compté un but et ajouté deux passes.

Le hockey, c'est bien beau le regarder, il faut aussi le vivre. Samedi dernier, déguisé pour l'occasion en marathonien à la gloire révolue, au hasard d'une intersection de Roppongi encombrée de gens costumés j'ai rencontré Benoît le Québécois, incarnant un canard. Nous nous sommes mis en contact, et celui-ci m'a invité à me joindre à des parties de hockey-balle, organisées presque chaque semaine à divers arénas de Tokyo. Suffira de me procurer un bâton et le tour sera joué, ou plutôt le but sera scoré. Mon propre retour au jeu est prévu le 23 novembre.

À présent, permettez-moi de clore cet exposé sur notre sport national en y allant d'un fait surprenant. En me renseignant sur tout ce beau monde et ces belles équipes, j'ai découvert que Patrick Roy et Mario Lemieux n'ont pas seulement en commun de compter parmi les meilleurs hockeyeurs de l'histoire, ils sont aussi nés le même jour, le 5 octobre 1965. Lemieux, le Roy, la même date, ça m'épate.

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